Notre pratique agroécologique
La certification bio est un label, mais il ne caractérise pas suffisamment notre engagement.
L’agroécologie est une pratique agricole qui utilise le sol « agro », le champ en grec ancien comme une maison ; éco « oîkos » la connaissance des conditions d’existences des êtres vivants ; et des rapports qui s’établissent entre eux et « logos », science de leur environnement.
C’est une agriculture qui étudie et utilise le sol agricole comme une maison hébergeant une grande quantité d’êtres vivants capables de faire pousser les plantes toutes seules. (Konrad SCHREIBER)
Notre quotidien dans la culture de la vigne s’appuie sur ces principes.
- Nous nous efforçons de conserver un sol couvert en permanence par du végétal, par une végétation semée ou spontanée,
- Nous ne travaillons jamais le sol, la surface du sol n’est pas bouleversée,
- Nous produisons de la biomasse, mais qui doit être sans concurrence avec la vigne,
- Nous n’employons pas de fertilisant, ni chimique ni organique, ce depuis plus de 20 ans. Seul un léger apport de Broyat Raméal Fragmenté issu du broyage de la taille de nos petits fruits (framboisiers, groseilliers et cassissiers) est ponctuellement étalé en surface.
- Nous développons la biodiversité, entre autres en plantant des arbres et des plantes aromatiques dans les vignes
Le sol de nos vignes est couvert toute l’année par du végétal qui profite au maximum du soleil pour faire de la photosynthèse par la fonction chlorophyllienne. Nous tentons de développer un couvert à base de fabacées (trèfle blanc nain, lotier corniculé, …) associé à la flore spontanée. Le pissenlit est très présent, et nous diversifions avec des plantes aromatiques (menthe, basilic, …) ainsi entre autres des plantes compagnes (œillets d’inde, souci…) Les essais d’implantation sont constants.
Aucun travail du sol n’est pratiqué. Il est important de ne pas perturber les habitants du sol, que ce soit les vers de terre, qui travaillent la terre depuis plus de 500 millions d’années, les bactéries et la flore fongique qui dégrade toute la biomasse carbonée produite par les plantes. Plus le sol « mange » du carbone, plus il produit de l’azote, plus il fertilise le sol au profit des plantes. Notre viticulture est conduite avec la nature.
Les plantes captent le gaz carbonique de l’air, mis en cause dans le réchauffement climatique, et le transforme en humus, base de la nutrition naturelle des plantes. Le cycle du carbone est essentiel dans la pratique agroécologique, et ce sans pollution.
Voir
Nous produisons de la fertilité, base de l’agriculture durable, qui préserve la capacité des générations futures à subvenir à leurs besoins. Ce sont les plantes qui construisent une terre fertile, dont la qualité s’améliore au fil des années. La principale source de la fertilité du sol est son taux de matière organique qui conditionne la triple fertilité : chimique d’où dépend la fourniture au végétal de chaque nutriment utile à sa croissance, physique en créant et stabilisant une bonne structure de sol, et biologique par la maximisation des êtres vivants du sol : (vers de terre qui aèrent et décomposent, champignons qui dégradent la lignine et la cellulose, et bactéries et autres « microbes » qui participent activement à la vie du sol, entre autre en captant l’azote de l’air).
Globalement, la biomasse s’adapte localement à l’évolution du climat, et optimise les cycles bio-géo-chimiques : les plantes créent le sol, le protège de l’érosion, et conserve la fourniture en eau ; le sol stocke le carbone ; la matière organique retient les nutriments le tout favorisant la croissance de la culture.
La vie du sol participe aux cycles des minéraux : les plantes sécrètent des exsudats racinaires, acidifient la rhizosphère, produisent des acides humiques et fulviques, hydrolysent les roches et extraient ainsi les minéraux dont elles ont besoin. Ce avec l’aide des bactéries et des champignons.
La couverture du sol limite le réchauffement sous la canicule, régularise la fourniture en eau, protège la vie.
Nous tendons aujourd’hui vers l’agroforesterie en plantant des arbres au milieu des vignes. Les essences locales sont privilégiées : érable champêtre, noisetier, frêne…, ce afin d’accroître encore la biodiversité, de favoriser les prédateurs naturels des ennemis de la vigne, d’améliorer l’aspect visuel du vignoble et, ponctuellement, de créer des microclimats.
De plus de nombreux mâts sont installés : perchoirs à rapaces (essentiellement faucon crécerelle et petits rapaces nocturnes) qui limitent le développement des rongeurs. Ils permettent l’installation de nichoirs pour les mésanges et autres insectivores, ainsi que des abris pour les insectes auxiliaires de la vigne : coccinelles, syrphes, forficules, et autres. Quelques refuges pour chauve-souris sont en place.
Tout cet environnement vivant contribue à un environnement de travail positif, le travail manuel de la vigne nécessitant beaucoup de présence sur le terrain car nous excluons presque toute activité motorisée tant pour éviter le compactage du sol et par souci d’écologie. Les vignes sont vertes toute l’année.